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Taina Viriamu : de l'agriculture au magasin d'alimentation


"Sur une superficie de quatre hectares, j'ai planté 120 000 pieds de choux pour une récolte de 80 tonnes. Je les ai laissés en terre pendant deux mois. Normalement, les choux, on les coupe deux mois et 20 jours après. En deux mois, ils sont gros mais légers, et si on les laisse encore 15 jours, ils prendront du poids", explique Taina Viriamu.
"Sur une superficie de quatre hectares, j'ai planté 120 000 pieds de choux pour une récolte de 80 tonnes. Je les ai laissés en terre pendant deux mois. Normalement, les choux, on les coupe deux mois et 20 jours après. En deux mois, ils sont gros mais légers, et si on les laisse encore 15 jours, ils prendront du poids", explique Taina Viriamu.
TUBUAI, le 17/05/2017 - Taina Viriamu fait partie des plus grands agriculteurs de l'île de Tubuai, dans l'archipel des Australes. Aujourd'hui, ce père de famille cultive des des carottes, des choux, des pommes de terre ou des pastèques, sur 20 hectares répartis sur l'île de Tubuai. Après plus de 30 ans dans le domaine, il envisage d'ouvrir un magasin d'alimentation d'ici trois ans.

Âgé de 46 ans, Taina Viriamu est dans l'agriculture depuis son plus jeune âge. Il y a plus de 15 ans, il décide de suivre les traces de ses parents en se lançant dans les cultures maraîchères. "Je ne plante que des choux, des carottes, des poivrons, des pommes de terre et des pastèques", explique-t-il.

Et pour assurer au mieux son activité, Taina Viriamu occupe, en plus des terres familiales, celles des personnes qui ne vivent pas à Tubuai. Aujourd'hui, il travaille sur "20 hectares cultivés". "Le SDR (service de Développement rural, NDLR) nous demande de planter à partir d'avril jusqu'en juillet, les carottes et les pommes de terre pour fournir la Polynésie française. On peut bien sûr tout planter, mais nous manquons de terres. Il faut choisir entre planter des légumes ou des carottes et des pommes de terre", confie-t-il.

L'agriculteur fournit aussi et surtout les grossistes sur Tahiti, et pas question pour lui de faire de l'agriculture bio. "Je suis habitué à travailler avec l'engrais, donc c'est un peu dur pour moi de travailler le bio. Pour se lancer dans cela, il faut avoir les moyens. Surtout que j'ai l'habitude de travailler sur de grandes surfaces et c'est compliqué. Pour moi, les personnes idéales pour se lancer dans le bio sont celles qui viennent de démarrer dans l'activité."

Et si l'agriculture est réellement une passion, Taina Viriamu est aussi un investisseur hors pair. En 2014, il a construit un local où il a installé un bazar. Un lieu où l'on vend de tout, à des prix attractifs. Et même si cette activité a été mise en stand-by, Taina a d'autres projets en tête.

"Ce qui pourrait fonctionner à Tubuai, ce serait d'ouvrir un magasin d'alimentation plus grand que ce qui existe actuellement, où on proposerait des prix raisonnables, parce que la vie ici est chère. Pour proposer des prix comme à Tahiti, il va falloir que je négocie, et ça je sais le faire. Mon but n'est pas de m'enrichir dans un an, mais dans dix ans, sur le long terme", indique l'homme d'affaires. Ce nouveau projet pourrait voir le jour d'ici trois ans.

Cependant, la plus grande préoccupation de ce père de famille reste toujours le devenir de son activité agricole. "Beaucoup d'agriculteurs ont quitté l'activité parce qu'ils ont pris de l'âge et leurs enfants n'ont pas repris derrière. (...) J'ai hâte que mes enfants reprennent l'activité, mais ils ne sont pas motivés, c'est dommage. Si personne ne veut reprendre, pour moi, la vie s'arrête. Et quitter l'agriculture va me faire mal parce que c'est mon bébé", poursuit-il.

Aujourd'hui, on compte plus de 150 agriculteurs sur l'île de Tubuai, un chiffre en baisse depuis dix ans, selon Taina Viriamu.


le Mercredi 17 Mai 2017 à 16:11 | Lu 5386 fois